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Douleur Géminale

Mettre des mots, à tout prix. Dire la douleur. La faire sortir de soi et la détruire, la faire disparaître, la vérité et la réalité avec. Ne plus voir, non seulement admettre, la maladie. La vivre. Puis, la survivre.

Bon sang, il y a bien un moyen de guérir. Des gens s’en sortent ! Pourquoi pas le stentor ? Il paye ses excès. La facture est salée. Trop. Si seulement on avait eu un devis.

« On est avec vous Â». Soyez avec lui, ce sera plus utile.

 

On dit souvent que quand il y a de la vie il y a de l’espoir. On veut y croire. On se raccroche désespérément à ce petit bout de tissu de vie. Aux yeux vitreux qui continuent de s’ouvrir sur les nôtres, inondés. A la respiration dont on craint l’arrêt. Partir de cette pièce. Y rester le plus longtemps possible. L’aider, être là pour lui. Ne plus le voir, malade. N’avoir jamais su tout ça. Ne pas savoir. J’ai peur de mes réactions. Le choc, le rejet de la personne si chère, qu’on veut pourtant soutenir jusqu’au bout. Au bout ? De quoi ? On prend alors conscience de la valeur d’un corps, d’un simple corps portant la vie, qui ne tient qu’à un fil. C’est un funambule, qui marche sur ce fil de rasoir de vie.

On sait qu’on possède le moyen de l’aider, on peut faire quelque chose, et même, on le doit. On se sent seul. C’est lourd à porter, la vie d’un autre. Mais on est seul à savoir et à pouvoir le faire.

Je ne relirai jamais ça. Je ne peux pas même le garder. Cette encre est empreinte de ma tristesse, de ma douleur, et de celle d’un 14 juin. La deuxième facette du gémeau est apparue, brutale.

Après avoir traduit une double souffrance il faut la supprimer, l’éliminer, la BRÛLER. Si c’était ça la solution ? Alors, si je ne le fais pas ?

« La vie qui s’entête, acharnée au-delà des images qu’on reflète Â»

Conjurer un sort dont on ignore la nature.

Mots-tus

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