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Grogne pudique

Je drape mon cœur rouge dans mon pavillon noir
Mais j’enfouis poings et tripes dans mes draps carmin.
Je suis pudique, c’est vrai, j’avoue que c’est commun,
Mais là où je rougis c’est pour écrire « espoir ».


Quand l’amour se vit seule, je l’écris sur les toits
Mais dans la lutte, dense, je tapis mes boutoirs
Et mon cœur, trop frileux, fait écho sous mouchoir
J’écris à pas feutrés entre les porte-voix.


Il m’en faudra des bières pour noyer ma pudeur,
Pour chanter, poing levé, ce qui fait nos ardeurs,
Et j’apprends, en chansons, comment nous faire gronder !
Je bois pour me remplir, j’écris pour me vider.


Quand l’amour se vit seule, je l’écris sur les toits
Mais dans la lutte, dense, j’écris à pas feutrés
Et mon coeur, trop frileux, fait écho sous mouchoir
Je tapis mes boutoirs entre les poings levés.


Alors l’amour au poing j’ai la rage haut le coeur
Et à présent, gaillarde, je décoche mes vers
Dictionnaire des rimes au chaud, en bandoulière
Je vais, la gueule en feu, dégommer du leader.

Mots-tus

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