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Festin revanchard

Face à l’ardente cour, face à la « noble » harde
Acharné à aimer, de confiance se farde,
Ce cœur, qui trop de fois, revigoré de plomb,
S’en est allé mourir sur d’aigres passions


Et qui s’en est sorti, cicatrisé, béant,
Lourd, honteux, mais vaillant, calicot arrogant !
Ce cœur, bardé de fers, jamais ne s’interdit
De s’ouvrir dans l’enfer, et à toujours hardi


Pour qui veut s’y asseoir, pleurer, lancer des cris
Et refleurir un monde qu’on brûlerait aussi.
Notre infortune, ami·es, c’est d’être sans mesure
On abhorre, on adore, malheur à nous, cœurs purs.


À trop vouloir tout vivre, on s’oublie dans la lutte.
Et quand on veut justice/des droits, l’état nous persécute.
Quand vous gazez nos frères, on défonce vos banques,
Quand vous battez nos sœurs, on répliqu’, triomphantes !


On lance nos cailloux, on montre nos poitrines
Où vous voulez, bourreaux, y déposer vos coups
Alors que nous visons vos symboles, vitrines,
Vous pleurez vos honneurs, nous mourrons en vos joues.


Contre vents et armées, pour faire un peu les dur·es
Ou pour se rassurer, on lèv’ nos encolures
Et comprenne qui veut hurler dans ce gueuloir
Que dans la vie en rose on se chauff’ rouge et noir,
Et de vos vies-profits, piteuses, en gris et brun
Nous serons, grandioses, le début de vos fins !


De vos honteux festins, de vos liesses nargueuses,
Nous, les têtes de pioches, serons les fossoyeuses
Et quand enfin, repu·es d’une longue vengeance
Nous cracherons vos chairs aux pieds de vos engeances
En leur disant : « Voici ! Fi des tyrans mesquins
Abondance il y a, baissons nos muselières !
Repaissons-nous, ami·es, et soyons les premier·es
À goûter la revanche sur nos maîtres mondains ! »

Mots-tus

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