ÇA
Il résume à lui seul dans un tendre aparté
"Les soupirs de la sainte et les cris de la fée"
C’est un morceau d’instant qui réchauffe la peau,
Qui calme la tempête et sèche les bateaux.
Ce n’est pas le baiser, charnel et embraseur
Ni le regard lointain, patient séducteur
C’est l’ombre d’un baiser soufflé du bout des lèvres
Qui adoucit tourments et du même coup irrigue
Un palpitant rythmé, assailli par la fièvre.
Il irise visage et sur la peau navigue.
Ce souffle de printemps, qu’il est doux et puissant
Et qui en zéphyr murmure « je t’attends »,
Et l’ourlet de la bouche et les plis de la chair
Se retroussent et s’invoquent en malines prières.
Le Ça, farouche abord, frôlement intrépide,
Trop près pour embrasser, mais distant il suggère
Ce que le verbe aimer, impotent, pauvre et vide,
Ne saurait que voiser quand il faudrait se taire.