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ACAB

Puisqu’aujourd’hui ce monde se farde de mépris,

Puisqu’il grime à grand peine sa violence morbide,

Ses meurtres sans vergogne, sa justice à képis,

Puisqu’il se fait, ainsi, parent infanticide,

 

Ne vous étonnez pas que ses enfants s’indignent,

Ne jetez pas la pierre aux hommes et femmes bafouées,

Ne soyez pas choqué·es qu’on conspue les insignes

Et qu’on se lève en chœur pour vous cracher au nez.

 

Les flics blessent, mutilent, assassinent et effraient

J’ai peur des flics, c’est vrai, cette peur va croissante

Quand chaque jour mourant, leurs victimes sont pleurées.

 

Vous soufflez votre haine sur nos braises rougeoyantes

Et vos mesquines farces, vos putrides mirages

Ne transformeront pas nos pavés en suffrages.

 

À traverser la rue pour trouver du travail

On risque de mourir aux mains de ta « défense »

Parce qu’on est trop noir, arabe, femme ou trans,

Qu’on soit pédé ou gouine, on risque ta flicaille.

 

Pour George Floyd, pour Steve, et pour Cédric Chouviat,

Pour Rémi Fraisse en zad, à Beaumont, Adama,

Ici, là, ou ailleurs, livreur ou antifa,

Iels ont croisé les flics, faucheuse de l’état.

 

Nous exigeons justice, et pour vous la potence.

Les bagnoles en feu ne rendront pas nos mort·es,

Mais mettons matériel et vies dans la balance...

Notre sang ne blanchit jamais vos tricolores.

 

« Pas tous », « bavure », c’est là votre seul argument ?

À cela je me joins à un peuple grondant

Pour vous dire, assassins, ça tient en deux syllabes,

Qu’un flic qui y consent vaut un salaud : « ACAB ».

Mots-tus

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